KINÉTOPHONE

Installation sonore - 2011
Cadre de fenêtre, plaque de silicone transparent, fixation, câble métallique, sonorisation - dimensions variables.

Le kinétophone (ou phonokinétoscope) de 1893, est la première tentative de Thomas Edison et William K. L. Dickson pour créer un système de révélation d’un film sonore (enregistrement de l’image et du son en simultané). Le premier film réalisé pour le Kinetophone est The Dickson Experimental Sound Film (1894), tourné avec une caméra synchronisée à un phonographe, dont l’énorme cornet métallique est visible à l’image.

Kinétophone (l’œuvre de Rémi Dal Negro) revient sur ce moment fort de l’histoire des médias. Cette installation est un outil de captation sonore et de distorsion visuelle généré par une déformation de l’architecture.
Le verre d’une fenêtre est remplacé par une plaque de silicone transparent, nouveau récepteur souple. Au centre de cette vitre molle, est intégré un capteur piezoélectrique (capteur qui détecte les chocs, les vibrations ou les percussions - il capte les vibrations mécaniques qui se transmettent au sein d’un matériau), et une rondelle métallique sur laquelle un crochet est fixé.

En tirant sur le crochet grâce à un câble métallique en tension dans l’espace, la vitre molle se déforme et peut s’étirer à l’intérieur du lieu dans plusieurs directions. La surface initialement plate devient une forme conique qui varie avec l’emplacement du point de tension et cette vitre déformée devient la membrane d’un microphone géant captant de manière déformée les sons extérieurs, le vent qui s ‘y engouffre et les vibrations du bâtiment.

De l’extérieur, le bâtiment semble diffuseur. Comme si l’architecture contenait un énorme haut-parleur, tandis que de l’intérieur, l’écoute amplifiée de la ville ressemble à une rumeur distordue.



Le son peut être retranscrit à l’intérieur du lieu par divers procédés. Il peut être proposé à l’écoute via un casque audio.